Demain matin, à Castelsarrasin, l’hiver s’invitera officiellement sous la Halle Occitane. Pas avec la neige – elle se fait rare – mais avec un parfum bien plus typique : celui du foie gras qui chauffe dans la poêle et des canards dodus prêts à passer à table. Car le marché au gras, le dernier du département, rouvre ses étals. Une tradition que les Castelsarrasinois ne manqueraient pour rien au monde.
Le retour du gras, un rituel du jeudi matin
C’est un rituel vieux comme la Lomagne. Chaque jeudi, de novembre à mars, les producteurs du Quercy, de la Gascogne et des coteaux alentours se retrouvent à la Halle Occitane, rue Frédéric Cayrou – juste à côté du cimetière Macalet. Ici, on ne parle pas de filets de poulet sous cellophane, mais de foies gras prêts à être cuisinés, de carcasses de canards et d’oies, de cous farcis, de rillettes, bref de tout ce que l’hiver a de plus généreux à offrir.
Cette année, la saison s’étendra du jeudi 6 novembre 2025 au 26 mars 2026. Cinq mois de rencontres, de bavardages et d’odeurs qui vous font saliver dès le parking.
Un marché à part, ancré dans la vie locale
À Castelsarrasin, le marché au gras n’est pas qu’un rendez-vous gastronomique : c’est une histoire de transmission. Celle de ces producteurs qui arrivent à l’aube, camionnette chargée de produits, et de ces acheteurs fidèles qui savent reconnaître un bon foie au premier coup d’œil.
La municipalité, soucieuse de préserver cette tradition économique et humaine, met la main à la pâte. Chaque jeudi, un service de découpe gratuite est proposé sur place – un petit coup de pouce pour les amateurs qui veulent cuisiner sans batailler avec les os.
Jean-Philippe Bésiers, maire de Castelsarrasin, sera présent pour l’ouverture officielle à 8 h 30, aux côtés de Serge Lannes, adjoint à l’environnement et à la ruralité, et de Jean-Armand Lalane, conseiller délégué aux manifestations agricoles. L’ouverture au public suivra à 9 h.
Des étals bien garnis, et des savoir-faire qui résistent
Sous la halle, le décor a des airs de carte postale : des tabliers tachés de graisse, des balances anciennes, des discussions sur la cuisson « à l’ancienne ». Le marché attire autant les restaurateurs que les particuliers, venus faire provision avant les fêtes ou pour le simple plaisir de cuisiner « du vrai ».
Car ici, on ne triche pas avec la qualité. Les producteurs viennent en direct, sans intermédiaire, souvent les mains encore marquées par le travail à la ferme. Beaucoup sont installés depuis plusieurs générations entre Moissac, Auvillar ou Lavit.
Une tradition qui s’adapte sans se renier
Dans un contexte où les habitudes de consommation évoluent, le marché au gras reste un îlot de résistance. Loin des supermarchés et des plateformes de livraison, il incarne une autre manière de vivre l’alimentation : locale, saisonnière, enracinée.
La municipalité le sait bien. En soutenant cette filière, elle soutient une économie rurale qui irrigue bien au-delà de Castelsarrasin. Ce marché fait travailler des éleveurs, des bouchers, des artisans, et il attire chaque hiver des visiteurs venus de tout le Tarn-et-Garonne.
Demain, place au premier marché
Demain matin donc, à la Halle Occitane, les portes s’ouvriront sur la première édition de la saison. Les élus seront là pour donner le coup d’envoi, mais ce sont bien les producteurs qui en seront les vraies vedettes. Entre deux rires, quelques poignées de main et le bruit des balances, Castelsarrasin retrouvera ce petit air d’hiver qui réchauffe les cœurs autant que les casseroles.
Parce qu’ici, le marché au gras, ce n’est pas seulement une question de produits : c’est une question d’identité. Celle d’un territoire qui sait encore savourer ses traditions, sans nostalgie mais avec appétit.
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