Moissac. Quand l’Office de Tourisme et la MFR s’unissent pour Octobre Rose

Office de tourisme et MFR unis pour Octobre Rose Moissac_JDJ
À Moissac, l’Office de Tourisme et la MFR unissent leurs forces pour Octobre Rose avec expo, décorations et courses d'orientation au profit d'Artémis 82.Crédit photo JDJ
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Vendredi matin, à l’Office de Tourisme de Moissac, l’air sentait la colle, le tissu et la solidarité. Sur les tables, des rubans roses s’entremêlaient avec des sourires. Sept élèves de la MFR, en CAP commerce et en SAPVER (Services Aux Personnes et Vente en Espace Rural), s’activaient pour transformer le lieu en un cocon de douceur et d’espoir. À leur tête, Laetitia Molinier, formatrice en commerce, coordonnait l’opération express : « On a fait ça dans l’urgence, confie-t-elle. Une semaine pour tout mettre en place… mais quand c’est pour une bonne cause, on fonce. »

Tout est parti d’un appel d’Héloïse, de l’Office de Tourisme, qui, en pleine préparation d’Octobre Rose, a eu envie d’aller plus loin que la traditionnelle urne. « En 2024, on avait juste fait une collecte. Cette année, on voulait un vrai projet, collectif et vivant », raconte-t-elle, le regard pétillant.

Des guirlandes, des cadres et un arbre à souhait

Résultat : en quelques jours, 22 jeunes ont imaginé un décor poétique et engagé. Des cadres roses suspendus, un arbre à souhait, une guirlande de mots et de soutien gorges roses, et même un buste habillé de jupons – clin d’œil à la féminité mise à l’épreuve mais jamais effacée.
Les élèves de la classe de SAPVER ont ajouté leur touche : des esquisses sensibles autour d’un slogan bien trouvé – « Seins toi concerné » – et un poème sobrement intitulé Rose courage.

Quand l’art devient une thérapie

Ce vendredi-là, les élèves n’étaient pas seuls. Parmi eux, une invitée particulière : Audrey Lemaitre, venue témoigner de son parcours. Diagnostiquée d’un cancer du sein à un âge où l’on pense encore avoir “le temps”, elle se souvient de ce jour d’août où tout a basculé : « Ça arrive comme une bombe, de nulle part », raconte-t-elle.

Son cancer était agressif. En quelques semaines : ablation, chimiothérapie, radiothérapie, perte des cheveux. « C’est le choc. »

Mais c’est surtout l’art-thérapie qui lui a permis de se reconstruire. Formée à cette pratique un an avant la maladie, elle s’en est servie pour redonner sens à son corps et à son image. De cette démarche est née une exposition, qu’elle décrit comme une renaissance : quatre personnages issus de sa mythologie personnelle, maquillés, photographiés, sublimés.

« J’ai fait une cagnotte pour pouvoir m’offrir un photographe et une maquilleuse. Je voulais que ce soit professionnel, que ce soit beau », confie-t-elle. Une vingtaine de clichés sont sortis de cette aventure, exposés pour la première fois en 2018, et aujourd’hui à nouveau visibles à Moissac. « C’est la troisième fois qu’on la ressort, explique Audrey. À chaque fois, c’est une manière de revisiter ce parcours, de se renforcer, et de transmettre. »

Féminité, force et renaissance

Dans ses photos, Audrey réinvente la féminité au-delà des cheveux et des cicatrices. Elle y incarne tour à tour une guerrière, une muse, une amazone.
« Ce travail sur la mythologie personnelle, c’est puissant. On incarne des archétypes qui nous dépassent, on se retrouve à travers eux », explique-t-elle, avant de sourire : « Participer à Octobre Rose ici, ça a du sens. C’est gratifiant de voir que mon expérience peut nourrir celles des autres. »

Autour d’elle, les jeunes écoutent, posent des questions, admirent le courage tranquille de cette femme venue témoigner dans leur classe la semaine précédente. Dans leurs décorations, il y a désormais un peu d’elle aussi — une trace d’espoir, de beauté et de résistance.

Une course pas comme les autres

Mais Octobre Rose à Moissac, ce n’est pas qu’une exposition. L’Office de Tourisme a voulu prolonger l’élan avec un jeu d’orientation solidaire, les 15 et 18 octobre. Cinq euros par participant, reversés à l’association Artémis 82.
« Ce n’est pas une vraie course, précise Héloïse avec un clin d’œil. Plutôt une balade à énigmes dans la ville. Trois kilomètres, du jeu, des indices à trouver, et un goûter à la fin pour se récompenser. »

Un rendez-vous joyeux, familial, sous un soleil déjà promis par la météo. « On voulait un événement qui rassemble, ajoute Héloïse, pour que tout le monde, sportif ou non, puisse s’impliquer. » Et les bénévoles ne manquent pas : toute l’équipe de l’Office s’est retroussée les manches. Une véritable chaîne humaine autour d’une même cause.

Moissac en rose, et en cœur

Dans le hall de l’Office, les mots suspendus dans l’arbre à souhait rappellent ceux qu’on ne dit pas toujours : courage, douceur, espoir, guérison.
Pour Laetitia Molinier, cette matinée restera un moment fort : « Ce n’était pas juste de la déco. C’était du sens, du partage, de la vie. Les élèves ont compris que la solidarité, ça se construit avec les mains et avec le cœur. »

Octobre Rose, à Moissac, prend donc cette année un visage collectif — celui d’une ville dans laquelle les jeunes, les institutions et les citoyens s’unissent, chacun à leur manière, pour faire reculer la maladie et faire avancer la bienveillance.

L’exposition et les décorations resteront visibles jusqu’à la fin du mois à l’Office de Tourisme Intercommunal, boulevard de Brienne. Et pour ceux qui hésitent encore à enfiler leurs baskets, Clémence a un dernier argument : « Venez, on a prévu le soleil et les gâteaux. »

Informations pratiques :

  • Exposition d’Audrey Lemaitre « Life Breath » et des travaux des élèves de la MFR : jusqu’au 31 octobre à l’Office de Tourisme Intercommunal de Moissac.
  • Course d’orientation solidaire “S’unir pour l’Arbre Rose” : les 15 et 18 octobre, départs depuis l’Office, 5 € reversés à l’association Artémis 82.

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Emilie BOTTIN
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