Tarn-et-Garonne. Législative partielle : les partis historiques de nouveau face à face

Législative partielle Tarn-et-Garonne
Crédit photo Cathie Bourdoncle / Brigitte Barèges Facebook
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Dimanche soir, à Montauban, la lumière jaune des lampadaires tombait sur la place Nationale encore tiède. Dans les mairies de canton, les urnes s’alignaient comme des témoins silencieux d’une campagne courte, tendue, marquée par les divisions à droite et le pari de l’unité à gauche.
Peu avant 21 h, le verdict tombait : Pierre-Henri Carbonnel (UDR/RN) arrive en tête du premier tour avec 29,25 % des voix, suivi de Cathie Bourdoncle (PS) à 24,3 %.

Derrière eux, les lignes se brouillent : Bernard Pécou (LR) s’installe en troisième position avec 17,55 %, tandis que Samir Chikhi (Gauche radicale) atteint 10,5 %, Brigitte Poma (RN dissidente) 7,34 %, et Catherine Simonin-Bénazet (Renaissance) 5,27 %.
Une participation modeste (34,32 %) vient rappeler que, dans cette circonscription pourtant stratégique, deux électeurs sur trois ont préféré rester chez eux.

Un scrutin né d’une rupture

Cette élection partielle, convoquée après l’invalidation de Brigitte Barèges par le Conseil constitutionnel, n’a rien d’anodin. Dans ce Tarn-et-Garonne où la droite occupe une place de plus en plus importante, l’ancienne députée a laissé un vide… et beaucoup de rancunes.
Les soutiens de Barèges se sont ralliés autour de Pierre-Henri Carbonnel, jeune visage du camp UDR-RN, comme héritier politique. D’autres, plus modérés, ont suivi Bernard Pécou, candidat pour Les Républicains, ancré localement et au profil plus traditionnel.

Ce premier tour révèle ainsi une droite marquée par des divisions, tandis que la gauche converge autour d’un nom unique : Cathie Bourdoncle, élue socialiste de Montauban

Des voix, des visages et des mots

Sur sa page Facebook, Pierre-Henri Carbonnel a publié dans la foulée un message de remerciement : « Ce premier tour, c’est grâce à vous. Mais rien n’est encore joué. Le plus difficile, le plus beau aussi, reste à accomplir : convaincre, rassembler, et montrer que notre famille politique n’a jamais cessé de croire en la France réelle. »

Un message dans la pure tradition des campagnes “à la Ciotti”, justement attendu à Montauban ce mercredi 8 octobre pour un déplacement en soutien venant de la droite nationale. Petit-déjeuner place Nationale, conférence de presse, apéro militant : la mécanique de terrain est déjà relancée.

Face à lui, Cathie Bourdoncle a choisi le ton : « Nous sommes face au candidat de l’extrême droite. Nous invitons toutes celles et tous ceux qui ne veulent pas de cette extrême droite à nous soutenir. » Un message de rassemblement appuyé par Place Publique 82 et le Parti socialiste départemental. Dans le même souffle, Catherine Simonin-Bénazet (Renaissance), éliminée au premier tour, a appelé à voter Bourdoncle, « pour qu’une page se tourne ».

À droite, les fractures demeurent

Chez les Républicains, le ton est à la fois satisfait et prudent.
Le communiqué du soir salue un « résultat solide » de Bernard Pécou et rappelle que le parti a « doublé son score depuis 2022 ». Mais la suite du texte en dit long : aucun mot d’ordre clair pour le second tour. « Chaque électeur votera en son âme et conscience », écrit la fédération LR 82. Manière polie de dire que les soutiens se feront au cas par cas, entre fidélité au parti, rejet du RN ou proximité personnelle avec les figures locales.

Dans les rues de Montauban, certains militants LR reconnaissent à demi-mot « un casse-tête ». Soutenir Carbonnel, c’est cautionner l’alliance UDR-RN portée par Barèges ; voter Bourdoncle, c’est tendre la main à la gauche. Un choix cornélien pour un électorat déjà peu enclin à se déplacer.

Un second tour à haut risque

À une semaine du duel final, tout peut encore basculer. Les reports de voix de Chikhi et Simonin-Bénazet pourraient propulser Bourdoncle proche des 40 %, mais la mobilisation reste la clé.
Chez Carbonnel, on parie sur une discipline de vote solide et sur un électorat fidèle, notamment dans les communes rurales où le RN réalise souvent ses meilleurs scores.

Dans les QG, l’heure est au calcul et aux appels téléphoniques. Dans les cafés, les discussions s’enflamment doucement. Au-delà des étiquettes, le Tarn-et-Garonne cherche encore qui le représente vraiment.

Conclusion

Le paysage politique de la 1ʳᵉ circonscription du Tarn-et-Garonne est désormais bousculé : de grandes rencontres à venir, des alliances fluctuantes, une masse silencieuse à (re)mobiliser. Le duel entre Pierre-Henri Carbonnel (UDR/RN) et Cathie Bourdoncle (PS) est devenu le face-à-face symbolique d’un territoire partagé.

Le 12 octobre, les urnes parleront — mais ce sont les mobilisations silencieuses, les choix locaux, les hésitations individuelles qui feront la différence.

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Emilie BOTTIN
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