Jusqu’au 1er septembre, la chapelle du Séminaire de Moissac accueille une exposition gratuite où se rencontrent deux univers artistiques : les peintures méditatives de Marjolaine Favreau et les sculptures animalières d’Orlane Zavaroni. Entre abstraction picturale et poésie de la terre, le visiteur découvre un dialogue subtil porté par la lumière unique de ce lieu patrimonial.
La peinture de Marjolaine Favreau, un voyage guidé par l’intuition et la couleur
L’artiste peintre Marjolaine Favreau n’était pas présente lors de notre visite, mais ses œuvres parlent d’elles-mêmes. Chez elle, la toile n’est jamais simple surface : elle devient terrain d’aventure, traversée sensible, voyage guidé par l’intuition. Loin de toute servitude réaliste, ses couleurs se font messagères d’émotions. Tantôt fulgurantes, tantôt apaisées, elles traduisent les mouvements intérieurs plutôt que de reproduire fidèlement le monde visible. Entre abstraction et figuration, ses compositions révèlent une peinture vécue comme une expérience intime, presque méditative, où l’artiste invite le spectateur à voir non ce qui est, mais ce qui se ressent.
Orlane Zavaroni, sculptrice d’un bestiaire imaginaire
À ses côtés, Orlane Zavaroni offre à la chapelle un autre souffle : celui des formes animales, à la fois familières et mystérieuses. Rencontrée à la chapelle, Orlane partage son admiration pour la dignité animale et son désir de rendre hommage à leur élégance. Brebis, chouettes, vaches, équidés… ses sculptures en grès chamotté déclinent, un monde peuplé de silhouettes élégantes. « Les animaux, c’est une manière de partager mon imaginaire, mais aussi de montrer leur dignité. Ils sont toujours élégants, raffinés », confie l’artiste, issue d’une famille de créateurs et passionnée depuis l’enfance par les arts premiers et l’art roman.
Architecte de formation, elle a choisi en 2012 de consacrer sa vie à la céramique après une vingtaine d’années de pratique parallèle. Dans son atelier lotois, qu’elle partage entre Montcuq et Luzech, elle façonne une terre blanche légèrement sableuse ou une terre dorée, qu’elle cuit en mono-cuisson à 1280 °C. Patines, ardoise concassée, perles de verre viennent parfois souligner le relief de ses pièces. « Ce ne sont pas des objets utilitaires, c’est pourquoi je privilégie la mono-cuisson. Si je dois émailler, je procède à une première cuisson à 980 °C, puis à une seconde à 1280 °C », précise-t-elle avec la rigueur d’un artisan et la sensibilité d’une artiste.
Une chapelle baignée de lumière pour une rencontre artistique
La chapelle du Séminaire magnifie cette double exposition. Les toiles, rythmées par des variations de couleur, semblent faire écho aux volumes sobres et puissants des céramiques. « On a eu du monde, les visiteurs s’attardent, » confie Orlane, heureuse de cette rencontre entre ses créations et le regard du public.
Cette exposition gratuite fait vivre Moissac au rythme de l’art, offrant au visiteur une expérience sensorielle, où l’on contemple, où l’on s’émerveille — et où l’art, silencieusement ou à travers la parole de sa créatrice, nous apprend à mieux voir.
Ouverte tous les jours de 10 h 30 à 12 h 30 et de 15 h à 19 h, entrée libre.
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