Le Patus de Moissac accueille tout l’été une exposition photo en plein air signée Loran Chourrau, dédiée aux éléments du patrimoine médiéval de Moissac. Inaugurée en présence du maire et des artisans photographiés, cette galerie à ciel ouvert révèle la richesse du patrimoine moissagais.
Loran Chourrau : un regard sensible sur le patrimoine médiéval
Il régnait une chaleur estivale sur le Patus de Moissac, ce vendredi soir, où un public curieux s’est réuni pour l’inauguration d’un projet photographique hors du commun. En présence du maire Romain Lopez, de l’adjointe à la culture Sophie Lopez, de Loïc Lepreux, responsable du patrimoine et des conseillers municipaux, Loran Chourrau a dévoilé son exposition à ciel ouvert : un voyage visuel au cœur du Moyen Âge moissagais.
Originaire de Marseille et installé à Toulouse, Loran Chourrau découvre Moissac il y a quatre ans. Touché par la beauté des lieux, il entame une collaboration fructueuse avec la municipalité. Grâce à Sophie Lopez, il explore les recoins oubliés du patrimoine local. De ces déambulations naît l’idée d’un projet ambitieux autour du Moyen Âge, une période qui façonne encore aujourd’hui l’identité architecturale de la cité.
Un travail de terrain méticuleux
Accompagné de Loïc Lepreux, le photographe sillonne la ville à la recherche de points de vue singuliers. « J’aime la pierre, les paysages, les monuments, et surtout l’humain« , confie-t-il. Au total, 6000 clichés sont pris, 1500 retenus, et 66 sélectionnés pour cette exposition en plein air, qui habille le Patus avec une diversité de formats, du plus intimiste au plus monumental.
L’artiste, membre du collectif Le Petit Cow-boy, s’est vu offrir une carte blanche totale. Une liberté qu’il a pleinement investie, allant jusqu’à passer une nuit au cloître, une expérience qu’il qualifie de « mystique« . Ce travail de longue haleine donne naissance à une œuvre cohérente, sensible, où chaque photographie dialogue avec le lieu qui l’accueille.
Trois métiers d’art à l’honneur
L’exposition met en lumière trois figures emblématiques des savoir-faire ancestraux : un enlumineur, un tailleur de pierre et un facteur d’orgues. Tous trois incarnent des métiers rares, exigeants, souvent méconnus du grand public. L’un des temps forts de l’inauguration fut la présence de Rolie Bidas, enlumineuse – ou plutôt enlumineresse, comme elle se plaît à se définir.
Chaque mercredi après-midi de l’été, Rolie propose des démonstrations au cloître. Avec sa pancarte « Dérangez-moi », elle invite les visiteurs à découvrir son geste millénaire, dans un dialogue ouvert avec l’histoire locale. « Je recopie le travail des moines du Moyen Âge de Moissac« , explique-t-elle, en référence au scriptorium historique de la ville.
Le Patus, scène culturelle à ciel ouvert
Sophie Lopez se réjouit de cette initiative inédite : « C’est une démarche remarquable qui ne s’était jamais présentée jusqu’à ce jour. Lorsque Loran nous a montré son travail, nous avons été immédiatement conquis. » En choisissant d’installer cette exposition en extérieur, la municipalité entend redonner vie au Patus, en le transformant en scène culturelle et patrimoniale vivante.
L’objectif est double : valoriser les trésors moissagais et attirer un nouveau public, curieux de découvrir la ville autrement. Une approche immersive qui prolonge naturellement la visite du cloître jusqu’aux abords de ce site chargé d’histoire.
Un rendez-vous estival à ne pas manquer
Accessible gratuitement jusqu’au 21 septembre, l’exposition de Loran Chourau offre un regard artistique et sensible sur Moissac. Elle interroge notre rapport au patrimoine, à la mémoire, et aux gestes anciens qui font encore battre le cœur de nos territoires. Une invitation à contempler, ressentir et s’émerveiller – à ciel ouvert.
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